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Des jolis textes.

31 mars 2012

"-Chut, chuchotais je. Un bruit de pas se fit

"-Chut, chuchotais je.

Un bruit de pas se fit entendre derrière la porte des toilettes. Cécile laissa échapper un ricanement. Nous nous étions enfermées dans les toilettes du collège depuis déjà une demi heure. Nous étions six meilleures amies séchant le cours de français en se cachant dans des minuscules toilettes. Je mis ma main que la bouche de Cécile pour qu'elle ne continue pas à glousser. Nous entendîmes un bruit sourd et la poignée se baissa.

-Ouvrez la porte, s'écria une voie féminine.

-Et merde, s'exclama Caroline, t'aurais pas pu fermer ta gueule Cécile, c'est la CPE, on est dans le merde!

Clara déverrouilla la porte et l'ouvrit. Derrière Mme Fridas fulminait, elle prit Clara par le T-Shirt et lui hurla qu'elle était inconsciente. Elle la lâcha et nous ordonna de la suivre. Nous hochèrent docilement la tête: c'était la septième fois dans le mois que Mme Fridas nous retrouvait toutes les six enfermées dans les toilettes. Six convocations, six avertissements et à chaque fois une crise des parents. Dans les couloirs nous croisèrent la principale qui soupira et dit sur un ton las:

-Vous vous êtes encore enfermées dans les toilettes pour évité d'aller en français c'est ça?

Nous hochèrent la tête un petit sourire se dessinant sur nos visages d'adolescentes rebelles.Mme la principale partit sans rien ajouter. Mme Fridas nous fit rentrer dans son bureau que nous connaissions aussi bien que notre poche. Je regardais une par une mes cinq meilleures amies et je remarquai que,comme à notre habitude, nous nous retenions de ne pas rigoler."

-Clemence?

Je me levai et dû me rendre à l'évidence que ce n'était qu'un rêve. Un souvenir. Un moment inoubliable. Je tournai la tête vers ma mère. Elle me fit un signe d'encouragement. Je m'avançait vers l'estrade et montait les marches qui perettait d'acceder  au micro. Je mit le micro sous ma bouche, toussota et dit dans un souffle:

"-Quand on m'a appris qu'elle était morte j'étais en cour comme tout le monde. Vous y auriez cru? Pas moi. Vous arrivez à réaliser maintenant qu'elle n'est plus là? Pas moi. Je n'arrive pas à me dire que je ne partagerai plus ses fous rires incontrolés. Je n'arrive pas à croire que je ne verrait plus son sourire illuminer son visage. Et je crois que je n'y arriverai jamais. A quoi a t'elle  penser la dernière seconde de sa courte vie? Je ne sais pas, mais ce dont je suis sure, c'est que la dernière chose qu'elle a fait a résumé sa vie: elle a sourit."

Une larme coula sur ma joue et j'ouvris les yeux que j'avais gardés fermés pour ne pas avoir à supporter tous ces visages aux yeux rougis. Dans l'assemblée, Caroline, Clara, Clémentine et Claire s'étaient levées et me regardaient les yeux embués de larmes. Alors dans une même voix, nous nous mirent à chanter une chanson, sa chanson.

"It started out as a feeling... wich then grew into a hope." No need to say goodbye.

A la fin de la chanson, tout le monde s'était levé et les filles étaient venues me rejoindre. Nous nous donnèrent les mains et je chuchotai: "A bientôt Cécile..."

 

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